L'Epopée des Ducs de pierre : mon premier livre
Il est sorti en 1988, quelques mois après les commémorations du 9ème centenaire de la mort de Guillaume le Conquérant, dans l’enthousiasme qui préside toujours à un premier ouvrage. Je sais gré aux éditions Corlet de m’avoir mis le pied à l’étrier.
« 911-1204. Deux dates clés pour l’Histoire de la Normandie.
La première ouvre la porte aux espoirs les plus ambitieux, ceux d’une nation nouvelle qui tiendra ses promesses. La seconde sonne le glas du duché « indépendant » sur fond de lâcheté et de trahison.
En trois siècles, quelle aventure ! Celle de l’ascension d’un peuple. Une ascension qui s’exprime à tous les niveaux : historique par la constitution du premier état moderne d’Europe et la formation de l’empire Plantagenêt ; géographique par la conquête de l’Angleterre et l’expansion méditerranéenne ; politique par des institutions d’avant-garde et un rayonnement quasi universel ; culturel enfin par la qualité de son enseignement et la prolifération des établissements religieux.
Les ducs de pierre – monastères, églises, cathédrales – ont défié les ans, témoins de la formidable épopée romane de la Normandie.
Comment un peuple pillard et païen devient-il au XIème siècle symbole de civilisation ? Pourquoi l’architecture romane a-t-elle trouvé en Normandie une terre d’élection ? Pourquoi une telle profusion d’édifices religieux dans le duché de Guillaume le Bâtard ? Pourquoi les Anglais nomment-ils l’art roman Norman Style ? Comment ce style normand a-t-il ouvert une voie royale à l’art gothique ?
Ni manuel d’Histoire, ni traité d’Architecture, mais livre accessible à tous, L’Epopée des Ducs de pierre réalise la synthèse entre ces deux disciplines, au cours d’une minutieuse enquête par-delà les siècles.
Revivez pas à pas la fabuleuse aventure de la vraie Normandie : celle de Guillaume le Conquérant, de ses ancêtres et de ses descendants.
Ducs de chair, ducs de pierre : c’est la Normandie éternelle qui vibre dans ces pages. »
En relisant cette quatrième de couverture quelque 30 ans plus tard, je me remémore le livre et me dis que, si je l’écrivais aujourd’hui, je n’y changerais guère que quelques mots. Je rectifierais des approximations. Je parlerais d’esnèque, et non de drakkar. Je changerais quelques photos. Des ruines citées, certaines ont heureusement été restaurées, telle l’abbaye de La Lucerne chère à l’abbé Lelégard.
Il me fallait nécessairement commencer par l’architecture : ce sont ces monuments qui m’ont ouvert les yeux sur l’art roman, sur le monde médiéval, sur la Normandie, sur l’Histoire. Le reste a coulé de source. Rendre hommage aux ducs de pierre, c’était rendre hommage à mes racines.